Huchuy Qosqo - Guide Pérou - Pasion Andina

Huchuy Qosqo

Dominant la vallée de l’Urubamba, les vestiges d'une ancienne résidence impériale inca fascine les marcheurs : le Huchuy Qosqo. Le trek d’Huchuy Qosqo compte parmi les ** treks** les plus spectaculaires dans le sud du Pérou

Huchuy Qosqo ou le palais fortifié de Viracocha

La région de Cusco a gardé de nombreux monuments historiques qui exaltent la grandeur de l'empire inca. Parmi ces derniers, figure le site de Huchuy Qosqo, que nous vous proposons de découvrir à la faveur d’une descente dans la La Vallée Sacrée des Incas. S'agit-il d'un cottage de campagne, d'une forteresse militaire ou d'un domaine agricole ? Le magnifique palais d’été de Wiracocha croise ces trois types d'habitations. D’après les estimations des érudits, le site fut occupé entre le XI ème et le XVI ème siècle. La visite vous révèlera le système d’organisation sociale de l’époque, les ouvriers asservis au travail, les chefs gérant de grands domaines, les femmes confectionnant des textiles raffinés. Des ruines de citernes sont à découvrir à l’intérieur du palais. Il faut toutefois être averti que la beauté d’Huchuy Qosqo se mérite et que son accessibilité est limitée. Impossible de s’y rendre par la route, on y accède uniquement par un trek réservé aux randonneurs avertis et en bonne condition physique. Avis aux mordus de trek en montagne qui aimeraient s’arrêter le temps d’une visite culturelle sur la route entre Tambomachay et Ollantaytambo !  

Notes historiques

Bien que les premières traces d’activités humaines sur le site remontent en l’an 1000, Huchuy Qosqo - ou La Petite Cusco - n’a abrité le palais impérial qu’en 1420. Les étrangers sont les seuls à l’appeler ainsi. Les indigènes ont conservé son nom original de Kakya Qawani ou Kakya Shakishawana qui pourrait se traduire par « Point de vue sur les éclairs ».

L’heureux propriétaire du palais était Wiracocha Inca, le huitième souverain de l’empire inca. Pour acquérir de grands biens sans opprimer le peuple, les chefs incas ont eu recours à un moyen astucieux : au lieu d’abuser des taxes, ils ont contrôlé les facteurs de production, notamment la terre et le travail. Ce système d’accaparement des richesses est consigné dans les mémoires de l’espagnol Pedro de Cieza de León, qui, à 16 ans, a entrepris le voyage dans le Nouveau Monde. 

Pour recruter suffisamment d’ouvriers sur leur domaine, Wiracocha a instauré la mi’tà, une corvée obligatoire qui s’impose à tous les sujets du royaume. En fait, la corvée n’en est pas une, puisque les gens y voyaient le témoignage d’une soumission consciente et volontaire envers la famille impériale en échange de la protection de celle-ci. Il s'agissait en fait du paiement d'un impôt en nature. Sans oublier que pendant la durée des travaux le souverain ouvrait ses entrepôts et alimentait les ouvriers sans compter. Une autre classe, les yanakunas bénéficiaient d’un traitement de faveur. Travaillant à plein temps au service de la cour impériale, les gens de cette classe étaient récompensés par une position sociale avantageuse.

En plus d’être un magnifique palais, Huchuy Qosqo faisait également office de citadelle. Il n’y a qu’à voir les imposantes fortifications qui protégeaient les villageois d’éventuelles attaques. L'empire inca n'existait pas encore et les incas ne dominaient qu'un espace relativement restreint. Des tribus voisines menaçaient de les envahir. C’est ce qui s’est produit vers 1430. Wiracocha était prêt à se soumettre aux Chancas, peuple du nord jaloux des richesses de leurs voisins. Le royaume aurait pu disparaître si Pachacuteq, un des fils de Wiracocha, ne s’était pas levé pour défendre le petit royaume des incas qui se réduisait à la vallée de Cusco, à la plaine de Anta, au plateau de Chinchero et à la La Vallée Sacrée des Incas. Bien que celui-ci n'était pas son favori Wiracocha dû alors céder le trône à Pachacuteq. Le palais eut le temps de bien vieillir jusqu’en 1530, date de la conquête espagnole, où il fut mis à sac par Gonzalo Pizarro. Il troqua alors sa vocation résidentielle et militaire contre celle d’une ferme agricole. Quant à Pachacuteq, après sa victoire sur les chancas lors de la bataille de « Yawarpampa » (la « Plaine du Sang » en quechua, qui est aujourd'hui la pampa de Anta), il en profita pour poursuivre les chancas jusque sur leur territoire et les envahir. Il lança ainsi le processus qui allait étendre ce qui deviendrait l'Empire Inca, le Tawantinsuyu.

Promenade dans les ruines d’Huchuy Qosqo

Perché à 3 600 mètres au-dessus du niveau de la mer, le site inca d’Huchuy Qosqo offre une vue renversante sur la La Vallée Sacrée des Incas. Peu de visiteurs se bousculent au portillon. L’accès difficile d’Huchuy Qosqo le prive du succès touristique de ses concurrents.

Difficile d'imaginer à quoi ressemblait la Petite Cusco il y a six cents ans. Ce lieu de désolation était jadis un palais d'été coloré et pimpant. Les rires d'enfants, les bruits de pas des princes et des dignitaires, les intrigues de la cour résonnaient derrière ces épaisses murailles.

En pénétrant dans l'enceinte, les touristes seront ravis d’étudier les ouvrages architecturaux. Les bâtisseurs utilisaient la pierre et l’adobe pour les murailles. De petits puits ont été aménagés, servant à acheminer l'eau à l'intérieur des constructions. La fonction de ces puits était la gestion de l'eau entre saison sèche et saison des pluies. A cet effet une énorme citerne d’eau est encore visible derrière le temple des éclairs. Celle-ci remonterait à une époque tardive, soit après l’arrivée des Espagnols. Quelques bâtiments incas furent rasés pour sa construction. On note également des éléments typiques de l’architecture inca, comme la « kallanka », des salles de stockage de vivres et des « conjeras », des chambres froides avant la lettre. 

Infos pratiques

Quand visiter

Le complexe archéologique de Huchuy Qosqo peut se visiter en toutes saisons et il est aussi possible d'y aller à la saison de pluies lorsque tout est vert et fleuri. Les pluies ne durent jamais bien longtemps et ne sont souvent que des « misti manchachiq » (en quechua: « qui fait peur au monsieur », « misti » en référence aux habitants des villes et aujourd'hui aux gringos).

Comment s’y rendre

Il n'y a pas de routes pour arriver à Huchuy Qosqo. Une tentative de route depuis Calca à été faite mais la végétation a de nouveau repris ses droits la route étant trop dangereuse et sujette aux « huaycos » (glissements de terrains). La municipalité de Lamay, motivée par un esprit de compétition avec la ville de Calca et considérant que le site se trouve sur son territoire a aussi immédiatement tenté de créer une route pour arriver au site et à commencé les travaux au bulldozer sans études préalables. Bien entendu le projet de route n'a jamais abouti, stoppé net par les imposantes falaises au dessus desquelles se trouve Huchuy Qosqo. Le site est accessible depuis Tambomachay sur les hauteurs de Cusco en une belle journée de marche, mais surtout depuis la petite communauté de Patabamba où nous arrivons en voiture en une heure et demi depuis Cusco.

Le trek de Huchuy Qosqo

Le chemin passe à flanc de montagne à 800 m au dessus de la La Vallée Sacrée des Incas, parfois en balcon, parfois en zig-zag pour passer le col et arriver au village de Pukamarca où un ancien tambo inca permet de faire une pause pique-nique bien méritée. Le « tambo » (étape des routes incas) se trouve sur le chemin inca qui partait de Cusco et rejoignait le palais de Wiracocha Inca. Depuis Pukamarca nous suivons la voie royale inca récemment restaurée et qui passe par les gorges de « Leónpunku », où le chemin inca est véritablement magnifique. Le chemin débouche sur le site grandiose de Huchuy Qosqo. On en repart en général le lendemain pour la communauté de Taucca près de **Chinchero ** ou pour descendre dans la La Vallée Sacrée des Incas au village de Lamay, deux endroits d'où il est aussi possible d'y aller. En général le trek de Huchuy Qosqo prend de 2 à 4 jours.

A noter qu'en descendant sur Lamay il est possible de remonter sur le versant qui fait face à Huchuy Qosqo en continuant à faire des étapes chez l'habitant dans les communautés de Huayllafara, Paru Paru et Amaru. Depuis cette dernière il est possible de passer un col pour descendre sur Pisaq en arrivant directement sur le secteur des tombes du site archéologique.

Dans les environs

Le trek d’Huchuy Qosqo vous a plu ? D’autres itinéraires attendent d’être fréquentés, alliant la visite patrimoniale aux panoramas spectaculaires :

  • Les itinéraires de trek de Lares.
  • Les itinéraires de trek de la cordillère de Vilcanota et de Carabaya pour les plus sportifs, accessibles depuis les villages de Tinki ou d'Ocongate, voire même depuis Pitumarca près de Checacupe.
  • Le trek de Choquequirao qui permet aussi de s'enfoncer dans la cordillère de Vilcabamba par le col de Choquetacarpo ou de rejoindre Machu Picchu par le col Yanama.

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