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Moray

Situé dans la région de Cusco ou Cuzco au Pérou, Moray est l’un des sites archéologiques les plus captivants et mystérieux de l’Empire Inca. Se trouvant à la base nord-est de la montagne Wayñunmarka, et à peu près une dizaine de kilomètres du village de Maras, il a été découvert au début du XXe siècle. Ce complexe de terrasses circulaires concentriques, qui a la forme d’un amphithéâtre, fascine les archéologues et les visiteurs. Cette serre est à ciel ouvert et s’enfonce dans la terre à une profondeur de 37 mètres. Chaque cercle atteint environ 1,2 mètre de hauteur.

Histoire

Étymologiquement, le nom Moray aurait diverses origines. Il viendrait du mot « amoray », en queshua, la langue des Incas, qui signifie champ de maïs. Il pourrait également provenir du nom de la pomme de terre déshydratée appelée « moraya ».  

Moray est resté méconnu pendant plus de 400 ans. Néanmoins, ce chef-d’œuvre d’ingénierie inca a été découvert en 1932 par l’expédition photographique Shirppe Johnson. Les plates-formes ont probablement été créées au cours du XVe et du début du XVIe siècle. Toutefois, d’après d’autres recherches scientifiques, ce sont les Huari, une culture pré-inca, qui ont conçu les six terrasses inférieures entre le VIe et le Xe siècle. C’était au cours du XXe siècle, après plusieurs enquêtes, que l’anthropologue John Earls a déclaré que Moray était un centre agricole expérimental.   

Selon les analyses, un système complexe d’irrigation au goutte-à-goutte avait permis d’alimenter les terrasses agricoles. L’objectif était de contrôler l’écoulement de l’eau de source naturelle. Des bassins modestes, des canaux hydrauliques, ainsi que des canalisations en pierre taillée appelées « paqcha » permettaient de réguler avec précision le cheminement de l’eau. Cela garantissait un flux d’eau minutieusement calculé jusqu’aux cultures. Certaines théories affirment que les Incas ont rafistolé les puits environnants en recourant à un système de drainage et de sol. Cette technique servait ainsi à tester diverses cultures sur les anciennes terrasses.

Les terrasses, avec leurs variations de température entre le haut et le fond, recréent différents microclimats. Ces derniers permettaient aux Incas de cultiver une grande diversité de plantes. Chaque terrasse représente une différence de température de 5°C. Cela permettait de reproduire des conditions climatiques variées. L’orientation et la construction des terrasses ont été également bien étudiées par les Incas. Les cultures sont exposées convenablement au soleil et les dégâts causés par le vent sont minimisés.

D’après les archéologues et les historiens, des souches de maïs, de pommes de terre, d’haricots, de quinoa, de feuilles de coca, de kiwicha, de variétés de céréales ainsi que des herbes à usage médical y ont été semées. Cette hypothèse a été affirmée grâce aux découvertes de vestiges de plantes et de graines dans diverses terrasses.

En outre, au-delà de son rôle potentiel de laboratoire agricole, certaines personnes pensent que le site de Moray pourrait aussi avoir une signification religieuse et spirituelle. Les Incas considéraient la terre et l’agriculture comme des éléments sacrés liés à la Pachamama, la déesse de la Terre. Les formes circulaires et concentriques des terrasses rappellent les motifs cosmiques. Elles pourraient symboliser une connexion terrestre et les sphères célestes. Cependant, aucune preuve de cultes ou d’objets n’a encore été trouvée pour affirmer cette hypothèse.

Moray aujourd’hui

Moray est constitué de 4 ensembles principaux de terrasses circulaires. La plus grande mesure environ 30 mètres de profondeur et 220 mètres de diamètre. Les terrasses ont été conçues avec des murs de soutènement en pierre et remplies de terre fertile. Chacune d’elles est reliée aux autres par des escaliers en pierre intégrés.

Les archéologues pensent que 60% des produits obtenus de cette serre expérimentale sont toujours consommés de nos jours. D’ailleurs, les paysans locaux exploitent toujours quelques parcelles.

La préservation du site de Moray est l’une des missions des autorités péruviennes afin de continuer à étudier et à comprendre la civilisation inca. Les efforts de conservation se concentrent sur la protection des terrasses contre l’érosion et les dommages causés par les intempéries.

Le climat

Moray présente un climat tempéré chaud, avec un été tempéré et un hiver sec. Sur l’année, les températures varient entre 1°C à 21°C. Il est possible de visiter le site archéologique toute l’année.

Néanmoins, la meilleure période pour le visiter se situe entre les mois d’avril jusqu’en septembre, durant la saison sèche.

Toutefois, certains touristes préfèrent s’y rendre pendant la saison des pluies, entre le mois de novembre jusqu’à mai. En effet, durant cette période, la végétation est très verdoyante.

Comment s’y rendre ?

Collectivo, colectivo ou taxi collectif

Pour rejoindre Moray, il est possible d’emprunter un collectivo depuis Cuzco jusqu’au village de Maras. Ensuite, il faut prendre un taxi ou un autre moyen de transport pour atteindre l’entrée du site.

Taxi privé

Des taxis sont disponibles pour emmener les touristes depuis le village de Maras jusqu’à l’entrée du site de Moray.

Voiture privée

Certains voyageurs optent pour des voitures privées en partant de Cuzco à Moray. C’est un moyen de transport idéal pour ceux qui souhaitent profiter tranquillement des paysages et prendre des photos en cours de route. 

Bus ou minivan

Il existe également des bus et des minivans qui relient Cuzco et Chinchero ou Urubamba. De là, il faut prendre un taxi collectif ou un moto-taxi pour aller jusqu’à Moray.

Comment circuler ?

Il existe différents moyens de transport pour visiter Moray. Certains touristes optent pour un déplacement en quad depuis Cusco jusqu’au site. D’autres préfèrent voir Moray en VTT en partant depuis le village de Cruz Pata.

La meilleure option pour visiter Moray est d’y aller à pied. En optant pour une balade à pied, il est possible de voir deux « amphithéâtres ». D’ailleurs, des signaux indiquent le chemin à suivre, ce qui évite de se perdre.

En outre, être accompagné d’un guide local est aussi une bonne idée. Celui-ci peut apporter des réponses à vos questions sur les constructions des Incas et l’histoire de Moray.

Que faire à Moray ?

Nombreuses sont les activités passionnantes au choix à Moray comme :

  • Apprécier le panorama et les différents niveaux de terrasses circulaires depuis le belvédère
  • Faire une excursion guidée en vélo ou en VTT et découvrir les plates-formes environnantes
  • Admirer les paysages à cheval. Partir dans une aventure équestre pour découvrir Moray est une expérience à essayer pour apprécier la beauté de la Vallée sacrée
  • Tester et savourer les menus et les plats locaux dans les restaurants environnants comme celui du MIL
  • Profiter de la « Fiesta de Moray » ou du « Moray Raymi », la Fête du soleil, qui a lieu chaque année, le 8 octobre. Il s’agit d’une fête avec un spectacle de danses folkloriques pendant lequel sont représentées les us et coutumes incas. Plus clairement, c’est une célébration traditionnelle toute en couleurs, en l’honneur de la terre, de la récolte, des travaux agricoles, etc.

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